Poupées d'ici & d'ailleurs
"Wohoho jolie poupée!..."
Au sein du centre artisanal situé quartier
Un joli cadeau pour les fillettes et un souvenir original pour les touristes, ces poupées, si elles revêtent peut-être à tort une certaine connotation de ringardise, concept devenu hype depuis que le xième degré est en vogue (merci les vestiges de l'humour décadent fin de siècle et une tendance au low-tech du dernier chic), ces poupées donc ne sont pas un simple objet de décoration ou un jeu comme les autres : elles matérialisent la représentation de la tradition vestimentaire, et fixent un modèle de féminité locale (ne disait-on pas d'elles au siècle dernier qu'elles étaient des poupées-"mannequins"?).
Force est de contaster que malgré la mondialisation, Mattel n'a pas vraiment réussi à imposer le monopole de son modèle en nos contrées : il n'y a qu'à voir le succès que connaît l'alternative à Barbie, qui 'était cependant fendu d'un modèle plus "basané", la poupée voilée Fulla. La poupée au Maroc n'a pas le même impact sur l'inconscient féminin qu'en
Ici, la poupée est plutôt figure symbolique, presque une amulette de conjuration du sort : les erzats de poupées que sont les cuillères déguisées pour la cérémonie rurale nommée taghounja (invocation pour la pluie en période de sécheresse) et les poupées de chiffon servant à animer les rites, et celles de Lalla Zhor n'ont plus leur équivalent en Occident. Elles participent heureusement du "matrimoine" pour reprendre l'expression de Ghita el Khayat, éminente psychologue féministe casablancaise.
De plus, les temps ont changé et aujourd'hui les poupées sont virtuelles, en 3D et leurs caractéristiques modulables à souhait (voir les jeux d'habillage sur le site japonais très prisé par les fillettes marocaines dans les cybers: www.y8.com, section "fashion").
Elles sont aussi en vente à l'aéroport, pour deux fois plus cher.